5 conseils pour … une classe inclusive

Comment gérer les comportements non inclusifs en classe en tant qu’enseignant·e ? Comment rester conscient·e de ses propres préjugés et cultiver une attitude ouverte entre et avec les élèves ? Comment engager la conversation lorsque les esprits s’échauffent ? Veiller à ce que personne ne se sente exclu·e voire discriminé·e en classe sur base de son genre, son origine ethnique, son orientation sexuelle, sa religion, son âge, son handicap éventuel ou de toute autre caractéristique personnelle n’est pas une tâche aisée. Pourtant, c’est la base d’un environnement d’apprentissage et de vie sûr et un cadre de base essentiel pour une société diversifiée. Nous avons listé pour vous quelques conseils pour une classe inclusive.

CONSEIL 1: Comprendre ce qu'est l'inclusion

Pour créer un cadre inclusif dans une classe, il est essentiel de commencer par comprendre sa ‘positionnalité’. Cela signifie qu’il faut d’abord réfléchir à où l’on se situe sur la roue des privilèges.

Il est normal de ne pas connaître toutes les réalités vécues par les minorités, surtout quand ces réalités ne nous concernent pas directement. Cependant, pour être un·e enseignant·e véritablement capable de répondre aux besoins de chaque élève de manière juste et inclusive, il est primordial de prendre conscience des réalités qui nous concernent nous-mêmes.

La "positionnalité" fait référence à la prise de conscience de la place que l'on occupe dans les dynamiques sociales, politiques et culturelles, notamment en fonction de notre genre, de notre origine ethnique, de notre orientation sexuelle, de notre classe sociale, de notre handicap, etc. Chaque individu, y compris les enseignant·e·s, occupe un espace unique qui lui confère certains privilèges et, parfois, des discriminations.

Prendre conscience de ces privilèges nous aide non seulement à mieux comprendre les inégalités structurelles auxquelles nos élèves peuvent être confrontés, mais aussi à remettre en question nos propres biais et préjugés. En tant qu’enseignant·e, cela nous permet de ne pas projeter nos propres expériences ou de faire des suppositions erronées sur ce que vivent nos élèves. Cela implique également de reconnaître qu’en fonction de notre positionnalité, certaines situations ou comportements dans la classe peuvent éveiller chez nous des réactions émotionnelles plus fortes, qu’elles soient liées à des vécus personnels ou à des valeurs que nous portons.

Cette réflexion sur nos privilèges et nos biais est essentielle pour créer un environnement d’apprentissage véritablement inclusif. Comprendre notre propre positionnalité nous permet de mieux comprendre comment nos actions et nos paroles peuvent affecter nos élèves. Cela nous rend plus attentif·ve aux différences, mais aussi plus efficace dans notre approche éducative, en prenant en compte ces réalités multiples et complexes dans la gestion de la classe.

Ensuite, il est crucial de prendre conscience de ce qui nous touche personnellement en tant que professeur·e, notamment en ce qui concerne nos réactions face à certains comportements discriminants. Pourquoi est-ce si important ? Parce que cela permet de mieux comprendre les réponses que nous allons apporter à ces comportements, et ainsi avoir plus d’impact dans notre pratique pédagogique.

En résumé, pour enseigner à nos élèves à accepter et respecter les différences, nous devons d’abord comprendre ce qui fait de nous ce que nous sommes, notamment en comparaison avec les autres.

CONSEIL 2: Utiliser le cadre juridique relatif à la discrimination

Saviez-vous que la première loi antiraciste a été introduite en Belgique en 1981 ? Il s’agit de la loi dite « Moureaux ».

Les règles légales concernant la discrimination en Belgique sont aujourd’hui contenues dans 3 lois fédérales de base qui visent à combattre les discriminations fondées sur certaines caractéristiques protégées dans les domaines de compétence des autorités fédérales. La loi antiracisme, la loi antidiscrimination et la loi sur le genre comportent des dispositions – en partie similaires et en partie différentes – sur la discrimination et les discours de haine punissables). Le Code pénal contient par ailleurs des dispositions relatives aux délits de haine. (Unia)

La discrimination est donc punissable par la loi et les infractions ont des conséquences directes. En tant qu'enseignant·e, lorsque vous êtes confronté·e à des propos discriminatoires en classe ou à l'école, parlez de cette loi et ouvrez la conversation en partant de ce que la personne en question sait et connaît.

Cela peut vous sembler étonnant mais en tant que professeur·e, vous n’êtes pas là pour convaincre vos élèves. Vous êtes là pour les responsabiliser, notamment en utilisant le cadre légal à votre disposition, mais ne vous essayez pas des heures à convaincre vos élèves : conflit de loyauté, entêtement, provocation, … Vous ne savez jamais ce qui se passe dans la tête de vos élèves. Par contre, faites le pari de l’audace et plantez des graines. Bien souvent, vos mots ne feront écho que des jours, des mois voire des années plus tard.

Ayez confiance en vos élèves et apprenez-leur à vivre ensemble, à respecter les lois, et ce, malgré des opinions différentes.

CONSEIL 3: Gérer ses émotions

Lorsque vous vous sentez touché·e par des propos non inclusifs en classe ou à l’école, essayez de ne pas vous laisser submerger par vos émotions, et utilisez des outils pour gérer correctement vos propres émotions et celles de l’autre personne.

Être capable de verbaliser ses propres émotions, de se montrer vulnérable et d’inviter l’autre personne à faire de même peut ouvrir des portes et susciter des conversations intéressantes.

CONSEIL 4: Utiliser des outils adéquats

Utilisez des outils de soutien pour mener des conversations difficiles:

CONSEIL 5: Inviter des experts en classe

Invitez des experts en classe pour rendre le sujet visible et discutable. Nous vous avons concocté une liste (non-exhaustive) pour vous inspirer ;

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Toi aussi tu veux en apprendre plus sur comment mener une classe inclusive et devenir un·e enseignant·e qui n’a pas peur de toute sorte de conversations ? Découvre les possibilités du programme de Teach for Belgium et reçois deux ans de formation et d’accompagnement afin de faire la différence en tant qu’enseignant·e. 

NB : nos modules d’inclusion ont été développés en collaboration avec alumna et enseignante Alicia Marigoh Ndibo.

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