Valentine, 27 ans, Bruxelloise, a étudié les sciences économiques et la gestion. Après avoir terminé son master, elle a travaillé en tant que consultante dans le domaine de l’énergie pendant quelques années, et a par après basculé vers une petite ONG qui se focalise sur la prévention du recrutement des enfants soldats dans le monde. Elle a ensuite également eu une expérience en Sales pour une petite entreprise. Attirée par le contact humain et le social depuis toujours et intriguée par l’enseignement, elle a sauté le pas cette année avec Teach for Belgium et enseignera les maths dans une école secondaire à Bruxelles à la rentrée. Petit portrait d’une jeune femme pleine d’énergie et de bienveillance…Rencontrez Valentine !
Après ces premières années en entreprise directement après les études, je me suis rendu compte qu’un travail 9h à 17h derrière un ordinateur ne me convient pas. Je suis quelqu’un qui adore bouger, qui a besoin d’être en action et en mouvement. Rien que pour ça, l’enseignement semblait fait pour moi ! L’année passée, je me suis donc dit qu’être enseignante serait peut-être le bon choix. Malheureusement j’avais raté la date limite pour postuler au programme de Teach for Belgium, mais cette année je me suis dit définitivement : c’est parti, on se lance !
Bien entendu, j’aurais pu éventuellement me lancer en tant qu’enseignante sans programme préparatoire. Je trouve cependant que cela fait très peur. J’ai quelques ami·e·s s qui se sont lancé·e·s tout·e·s seul·e·s mais certain·e·s d’entre eux·elles ont été vite découragé.e.s. Chez Teach for Belgium on t’accompagne du début à la fin et tu as toute une cohorte avec et derrière toi. Ça change vraiment tout. Sans tout ce soutien je n’aurais peut-être pas sauté le pas, ou bien vraiment avec beaucoup de craintes et d’appréhension. Un autre élément qui m’a vraiment attirée dans le programme de Teach for Belgium, c’est les techniques d’enseignement. On dit souvent que la gestion de groupe c’est le plus compliqué pour les professeur·e·s. Le fait d’être formé·e·s par des mentors qui eux·elles ont déjà enseigné pendant plusieurs années dans des contextes plus compliqués, mais aussi d’avoir des vrais moments de pratique et de jeux de rôle, c’est vraiment la valeur ajoutée du programme selon moi.
J’aurais peut-être pu me lancer dans une école à indice socio-économique plus élevé, toute seule, et cela aurait été peut-être un moins grand défi. Cependant, je me dis que maintenant je peux vraiment aider les élèves qui ont moins de chances dans la vie, et je considère cela vraiment comme un énorme plus. Je savais déjà que les iniquités scolaires c’était un gros souci en Belgique, mais je ne me rendais pas compte que les chiffres étaient aussi choquants. D’ailleurs je sais que cela va être challengeant, mais personnellement ça m’intéresse justement 10 x plus.
Ce qui est important pour moi c’est de se demander : ‘comment pouvons-nous rendre le monde meilleur, et comment pouvons-nous déjà mettre cela en pratique dans notre travail ?’ En tant qu’enseignante j’espère donc vraiment avoir un impact sur mes élèves, et ce en leur donnant l’envie de venir à l’école. Je veux créer un climat de confiance, où l’on pourra discuter de tout et apprendre ensemble. J’aimerais vraiment leur donner ce cadre de bienveillance, car rien que ça, ça aura déjà un impact. Certes ils·elles sont là pour travailler, mais aussi pour souffler du reste de quelque sorte. J’espère faire la différence par des petites choses simples, une écoute bienveillante, une main tendue à tel moment, un merci pour un travail rendu de leur part. L’impact qu’on a n’est pas toujours quelque chose d’énorme, de tangible directement, ce sont les petites choses de la vie parfois.
Je pense que cette bienveillance vient essentiellement des enseignant·e·s qui m’ont inspirée moi personnellement. J’ai eu beaucoup de profs très ouvert·e·s d’esprit, qui, quand il fallait choisir ce qu’on allait faire après les humanités, posaient des questions et m’encourageaient pour m’aider à faire mon choix, jamais dans le jugement ou pour casser, mais plus pour mettre en avant mes forces et mes talents. C’est là que tu te rends compte que tes profs te connaissent vraiment bien et que leurs mots ont beaucoup d’importance. Moi aussi j’ai envie d’être ce genre d’enseignante !
J’aimerais que mes élèves se souviennent de moi comme quelqu’un qui ne lâche pas l’affaire, qui redonne envie aux maths ou motive à au moins essayer, être la prof attentionnée qui s’assure que tout le monde est bien on board ! Et si à l’avenir je dois sacrifier quelques moments de mon temps libre pour les élèves je le ferai avec plaisir. Pour moi la disponibilité et la bienveillance seront vraiment des éléments clés.
Maintenant la toute première partie de la formation Teach for Belgium est derrière moi, et il y a un tas de choses qui m’ont bien marquée : à quel point certaines façons de penser allaient impacter ma façon d’enseigner par exemple, comme les modules sur les biais inconscients. Cela a vraiment mis à nu toute cette introspection qu’on va devoir faire pendant les années à venir en tant qu’enseignant·e. Les techniques d’enseignement me viennent aussi à l’esprit bien entendu. On se rend compte à quel point c’est vraiment un outil de base et à quel point rapidement on est capable de mettre en place quelque chose qui devient inconscient et réflexe. Les 2 semaines à venir, pendant l’académie d’été, je me réjouis de voir des vrai·e·s élèves devant moi et de faire en sorte que tout se passe bien. J’ai tout autant hâte d’aller observer les autres enseignant·e·s de ma cohorte et d’échanger les idées que de créer des liens informels avec les élèves pendant la récré.
Peut-être l’enseignement est la voie que je cherchais. Après des études comme les miennes, il y a souvent un chemin tout tracé pour la plupart des étudiant·e·s sortant·e·s : travailler en entreprise ou en consultance. Je trouve qu’il peut être intéressant de se poser la question : « As-tu déjà pensé à l’enseignement ? Sais-tu que tu seras en contact direct avec des jeunes et que tu pourras avoir un impact réel sur eux·elles ? ». Je trouve ça excitant de savoir qu’on peut sortir des sentiers battus prévus par nos études supérieures. C’est ok de ne pas tous·tes suivre le même chemin ! L’enseignement est un métier formidable où l’on transmet des connaissances et où l’on fait une vraie différence. Alors, et si toi aussi tu osais faire le pas vers l’enseignement ?.
Cet été nous accueillons une toute nouvelle cohorte de (futur·e·s) enseignant·e·s qui rejoignent les 394 enseignant·e·s Teach for Belgium qui ont déjà fait le pas avant eux·elles. Pendant 2 semaines ils·elles suivront une formation intensive pour enchaîner avec 2 semaines de cours à des élèves bruxellois·e·s à la ZomerAcadémieD’Été. À la rentrée ils·elles se lanceront dans l’enseignement et seront suivi·e·s pendant deux ans par un·e mentor. Suivez les témoignages de notre nouvelle cohorte ici et rencontrez nos nouveaux·elles enseignant·e·s Teach for Belgium !
