10 choses que vous devez savoir sur l’enseignement en Belgique

#1

Un élève de 15 ans issu d’un milieu socio-économique défavorisé a un écart d’apprentissage de 3 ans par rapport à son camarade de classe issu d’un milieu favorisé. Plusieurs études démontrent la corrélation entre le milieu social et les résultats scolaires. Le cadre de vie, les habitudes alimentaires, le niveau de stress, les opportunités d’apprentissage en dehors de l’école, le bien-être, … tout cela impacte l’apprentissage d’un élève et donc sa carrière scolaire. (PISA 2018)

#2

L’étude OVDS/Aped de 2020, basée sur les résultats PISA de 2018, soulève que 22,1% des élèves de 15 ans dans l’enseignement néerlandophone et 38,3% des élèves de l’enseignement francophone en Belgique ont déjà doublé une année au moins une fois. Ici aussi, il y a une forte corrélation entre la probabilité de redoublement et l’origine socio-économique d’un élève.  L’étude PISA démontre que la probabilité qu’un enfant de nationalité étrangère doive refaire une année est trois fois plus élevée que chez un enfant de nationalité belge (5,71% contre 1,61%). Un enfant qui double développe moins facilement un ‘growth mindset’ et croit moins en ses capacités et son propre développement. Des études démontrent également que les enfants issus de milieux socio-économiques faibles et/ou de l’immigration ont moins confiance en eux et en leurs propres capacités d’apprentissage. (OVDS) 

#3

En 2022, 6,4% des jeunes entre 18 et 24 ans en Belgique n’avaient pas de diplôme d’enseignement secondaire et ne suivaient aucune autre formation. En contexte urbain ce chiffre se multiplie par trois: à Bruxelles plus de 20% des jeunes âgés de 18 à 25 quittent l’enseignement sans diplôme ou qualification. À nouveau, les jeunes issus de milieux socio-économiques faibles sont les plus touchés. Saviez-vous qu’un jeune sans diplôme ou qualification a 3 fois plus de chances de vivre dans la précarité ? Ses opportunités sur le marché du travail s’en retrouvent limitées, ce qui impacte sa situation financière. Ainsi, le cercle vicieux se répète. (Statbel) (Vlaanderen)s

#4

Parlons argent! 89% de notre budget d’enseignement va dans les salaires du personnel (70% pour les enseignants, 19% pour le reste du personnel éducatif), alors que la moyenne de l’OCDE est à 78% avec seules la Grèce et la Colombie dépassant la Belgique (92% et 93% respectivement). (OESO)

#5

On vous en a déjà touché un mot : le niveau de formation est l’une des variables clés en matière de pauvreté. Une personne peu formée a accès à un emploi moins bien rémunéré et plus précaire. Le risque de pauvreté ou d’exclusion sociale est donc directement fonction du niveau d’enseignement. Là où l’enseignement devrait jouer un rôle d’ascenseur social, en ce spécifiquement pour les jeunes issus de milieux défavorisés, la Belgique, mauvais élève en termes d’égalité des chances dans l’enseignement, a encore un long chemin à faire. (Itinera)

#6

Notre système éducatif est parmi ceux qui comptent la proportion d’élèves issus de l’immigration la plus élevée, avec les États-Unis, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Canada, l’Autriche, la Suisse et le Luxembourg. (PISA 2018)

#7

Rien que notre capitale, Bruxelles, se distingue par son caractère multiculturel et multilingue. De plus, sa population se rajeunit : l’âge moyen à Bruxelles est de 37,5 ans, et 20% des citoyens sont mineurs. 4 jeunes Bruxellois sur 5 fréquentent l’enseignement francophone. (Vlaanderen)

#8

Seuls 20% des enseignants débutants en Belgique (après avoir terminé l’agrégation) se sentent prêts à commencer à enseigner dans un contexte multiculturel. Et seulement 40% parmi eux estiment être suffisamment outillés pour mener une gestion de classe efficace. Quant aux enseignants Teach for Belgium, ce sont 80% d’entre eux qui se sentent prêts à l’issue de la formation de deux ans à enseigner dans des contextes multiculturels et à appliquer une gestion de classe favorable aux apprentissages. (TALIS 2018)

#9

Teach for Belgium s’engage depuis 10 ans pour permettre aux jeunes les plus défavorisés de déployer tout leur potentiel. Les chiffres mentionnés ci-dessus sont alarmants. Nous devons faire quelque chose. Pour nos jeunes, pour notre société. L’enseignant peut faire la différence. C’est pourquoi depuis 2013 nous attirons, sélectionnons, formons et accompagnons des personnes passionnées prêtes à s’engager au quotidien en classe pour développer le potentiel de chacun de leurs élèves. Car tous les jeunes, quelle que soit leur origine socio-économique, méritent un enseignement de qualité. 

#10

 Terminons en donnant la parole aux enseignants. Nous avons demandé à Janne, notre ancienne collègue et institutrice primaire à Malines, ce qu’elle voudrait que les gens sachent sur l’enseignement. Voici sa réponse : « malgré tous les messages négatifs dans les médias, les gens respectent en général énormément les enseignants. La fierté que l’on ressent en tant qu’enseignant quand nos élèves ont finalement compris quelque chose ou arrivent à faire quelque chose de nouveau est un sentiment sans égal. Ceci fait de notre métier le plus beau du monde. »

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